L'Ineris a mis en ligne un outil pour visualiser quotidiennement les effets sur la qualité de l'air du confinement de la population, en réponse à l’épidémie de COVID-19, pour le dioxyde d’azote (NO2) et les particules (PM10 et PM2.5). Cet outil est fondé sur le modèle de simulation numérique CHIMERE, co-développé par l’Ineris et le CNRS.

Un exemple de résultats, pour la journée du 10 avril 2020 :

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Hypothèses retenues pour construire le scénario confinement COVID-19

Ce que l’on constate en Haute-Savoie, pour les particules PM10, est une amélioration modeste de la qualité de l’air, ou une stagnation, malgré l’augmentation modélisée de 20% des émissions du chauffage, pour cette journée du 10 avril.

Pour le dioxyde d’azote NO2, l’amélioration de la qualité de l’air est nette et marquée. Elle atteint des niveaux maximum autour des grandes agglomérations (Genève, Annecy…) et autour des axes routiers. L’autoroute d’accès au tunnel du Mont-Blanc est clairement visible sur la carte, avec un “vide” au moment du passage en tunnel sous le massif du Mont-Blanc, en lien avec la diminution considérable de la circulation sur cet axe (modélisée à -70% par l’Ineris).

Voir l’outil Ineris

Le massif du Mont-Blanc sans masque… de pollution

Malgré une période prolongée de beau temps (propice aux accumulations de polluants), le massif du Mont-Blanc s'est entièrement dévoilé, sans se cacher derrière un voile de pollution, le week-end de Pâques 2020. La période est habituellement génératrice d'un trafic intense dans la vallée, avec une longue file de voitures et de camions attendant d'accéder au tunnel du Mont-Blanc et un week-end hautement touristique dans la vallée de Chamonix.

Avec le confinement, la circulation au tunnel du Mont-Blanc a connu une chute spectaculaire, ainsi que les émissions de dioxyde d'azote (NO2), le polluant lié à la pollution routière.

Le trafic en chute libre sur l’autoroute et dans le tunnel du Mont-Blanc

Extrait de l’article du Dauphiné Libéré - “Avec le confinement, le nombre de véhicules circulant sur le réseau ATMB est en baisse d’environ 80% par rapport à d’habitude. Entre le 30 mars et le 5 avril, seuls 3 208 véhicules légers ont emprunté l’Autoroute blanche en moyenne chaque jour, soit -86,1 % par rapport à 2019. Du côté des poids lourds, la baisse du trafic est quasiment la même sur l’autoroute et dans le tunnel avec environ -50 % par rapport à 2019. Cette baisse moins forte chez les plus de 3,5 tonnes s’explique aisément par le maintien des activités économique essentielles, en France comme en Italie”.

Bilan après 2 semaines de confinement pour la région AuRA

D'après le bilan provisoire de la qualité de l'air dans la région, dressé par ATMO Auvergne Rhône-Alpes après 2 semaines de confinement, les émissions du trafic ont baissé de -50%, celles de l'industrie de -22%. Près des axes routiers, la diminution des concentrations de NO2 atteint -80% certains jours et -70% en ville.

Il est à noter que 7.500 décès sont causés par le NO2 en France chaque année. La baisse de la circulation routière a aussi considérablement réduit les nuisances sonores, qui sont la 2e cause de décès liés à l’environnement en Europe, après la pollution de l’air.