Conditions météo idéales pour un pic de pollution
…mais émissions au plus bas
Depuis dimanche (15 mars 2020), les conditions météorologiques sont idéales pour la formation d'un fort pic de pollution : anticyclone et temps froid la nuit, avec la présence d'une inversion de températures, qui fige les polluants au sol et les empêche de s'évacuer, augmentant ainsi leur concentration.
Or, depuis dimanche précisément, les activités humaines et les émissions sont extrêmement réduites sur notre territoire, suite aux mesures annoncées par la France pour réduire la propagation du COVID-19.
Ces conditions doivent permettre aux scientifiques de surveiller et analyser la situation afin de mieux comprendre l'impact de chaque source d'émissions sur la pollution de l'air dans la vallée de l'Arve.
Une situation inédite à mettre à profit pour la recherche sur la qualité de l'air
Les concentrations, relevées actuellement chaque jour et la vérification de l’impact de la météo, seront à mettre en parallèle avec le niveau d'activité des entreprises et usines, du tourisme, de nos déplacements quotidiens, du trafic du tunnel du Mont-Blanc et du chauffage résidentiel des habitants permanents, assignés à résidence.
Cette période inédite nous donne enfin la possibilité d'analyser, en conditions réelles, l'impact de telle ou telle usine ou de tel ou tel secteur sur les pics de pollution et sur la qualité de l'air. Les enseignements à en tirer seront cruciaux pour la mise en place de politiques et actions de réduction de la pollution de l'air dans la vallée de l'Arve et de protection de la santé.
C’est avec impatience qu’Inspire attend de connaitre les enseignements qui seront mis en lumière par cette période exceptionnelle de quasi-disparition des émissions liées à l'activité humaine. Ces enseignements permettront de cibler plus efficacement les actions à mettre en place pour réduire la pollution de l'air de notre vallée.
La baisse des émissions en Chine visible de l’espace
Les cartographies produites par la NASA montrent l’ampleur de la diminution du dioxyde d’azote (NO2) en Chine suite à la baisse d’activité dans le pays, liée à l’épidémie de COVID-19. Le NO2 est émis principalement par les véhicules et les installations industrielles.
Selon les premières estimations, la réduction de la pollution de l'air en Chine aurait sauvé 20 fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du coronavirus.
En Italie aussi…
Pour aller plus loin
France Inter - Mathieu Vidal avec Jean-François Guégan, écologue et parasitologue - Coronavirus : En quoi la pandémie actuelle est-elle liée à l'environnement ?
Ricochet - Les avions ont joué un rôle crucial dans la propagation rapide et mondiale du coronavirus
Le Monde - Tibune - De la crise du coronavirus, on peut tirer des leçons pour lutter contre le changement climatique
Reporterre - Pour le climat il y aura un avant et un après coronavirus
France Inter - Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre Après le coronavirus, il y aura des changements profonds, c'est la règle
YouMatter - Coronavirus et écologie : les leçons à tirer de la crise