Pour le ski on déplace des montagnes
Le gigantesque chantier du Kandahar
La Région, le Département, la Vallée de Chamonix, mais aussi l'État, ont décidé d'investir 10 millions d’€ et de remodeler, bétonner la montagne… pour un week-end de compétition de ski par an.
La Fédération Internationale de Ski a imposé ses conditions pour le retour du "Kandahar" sur la piste "Verte" des Houches, dans la vallée de Chamonix. Nos autorités ont, certes, résisté aux demandes les plus folles, mais ont tout de même engagé des fonds publics et accepté de réaliser des travaux importants.
Le chantier XXL se situe à 1 000 mètres d’altitude, alors qu'à l’heure du changement climatique, le ski est condamné à cette altitude à court ou moyen terme. La disparition rapide du gel rendra rapidement obsolète la solution transitoire de recours à l'enneigement artificiel, sans parler de son impact sur la ressource en eau.
Quel est le bilan carbone de ce chantier, dans une vallée qui connaît déjà des bouleversements climatiques, avec le recul visible et rapide des glaciers, la multiplication des écroulements et éboulements en haute montagne… Avec son ballet d'engins et de camions, quel est l'impact de ce chantier sur la qualité de l'air, dans une vallée qui dépasse déjà les normes européennes pour le polluant routier (NO2) ?
Le gaspillage de 10 millions d'€ pour une compétition de ski est intolérable. Ces fonds auraient dû être investis de façon plus réfléchie, en faveur de la transition écologique et sociale, pour un tourisme alternatif au tout-ski, ou pour la mobilité durable par exemple.