Réunion de travail avec Élisabeth Borne
Sur la pollution de l'air dans la vallée de l'Arve
La Ministre de la Transition Écologique et Solidaire a convoqué les associations et élus de la vallée de l'Arve à une réunion de travail à Paris le 10 février 2020, au sujet de la pollution de l'air de la vallée de l'Arve. À force de faire des propositions réalistes, de les remettre sans cesse sur la table, un consensus est né sur plusieurs sujets entre certains élus de la vallée de l'Arve et les associations.
Ainsi, nous avons pu demander à la Ministre des normes plus strictes pour l'industrie dans une vallée aussi fragile et sensible que la vallée de l'Arve. Cette demande, appuyée par le Sénateur Loïc Hervé et le député Xavier Roseren, a permis à la Ministre de dire qu'elle était prête à regarder ce qui pouvait être fait pour définir des normes plus strictes sur certaines zones. Le Préfet a été chargé de voir s'il pouvait proposer des arrêtés préfectoraux supplémentaires pour les entreprises les plus inquiétantes : Hacer et SGL Carbon.
Concernant la mobilité, élus comme associations ont rappelé l'opportunité unique que représente le Léman Express pour le territoire, mais aussi le besoin, à court terme, de surmonter les difficultés de mise en route du service côté vallée de l'Arve et Annecy. Tout montre que le Léman Express sera une réussite et il faut investir rapidement et de façon ambitieuse dans l'infrastructure ferroviaire de la vallée de l'Arve pour pouvoir déployer ce service à la hauteur des besoins.
Inspire a aussi rappelé que l'autoroute Machilly-Thonon aggraverait la situation dans la vallée de l'Arve, avec une circulation supplémentaire qui déboucherait sur l'A40, sans appui des élus sur ce point-là, mais c'est la justice qui va être prochainement saisie concernant ce projet.
Sur la question de l'utilisation des capacités ferroviaires existantes, pour le transfert d'une partie du fret routier vers le rail, la Ministre s'est montrée totalement défaitiste et n'a aucun espoir de relancer le fret ferroviaire en France. Oubliées ses promesses d'il y a 2 ans à Chamonix de retrouver les niveaux de trafic fret d'antan sur la ligne existante du Mont Cenis. Cette réponse n'a satisfait personne autour de la table, mais nous ne baisserons pas les bras sur ce point crucial, tant pour la qualité de l'air que pour le climat.
Des échanges ont eu lieu au sujet du chauffage au bois et la Ministre s'est montrée ouverte à la proposition d'ouvrir le Fonds Air Bois à tous les chauffages alternatifs. Pour les associations, il s'agit des énergies renouvelables et propres (solaire thermique, géothermie, pompes à chaleur), pour le Préfet et certains élus, ceci inclut le gaz, énergie fossile, certes moins émettrice de polluants, mais trop émettrice de gaz à effet de serre pour être soutenue par de l'argent public d'après les associations.
Enfin, concernant les déchets et l'incinération, la Ministre est favorable à la constitution d'un atelier pilote dans la vallée de l'Arve, qui rassemble tous les acteurs (EPCI, Région, titulaires de délégations de service public et filières à responsabilité élargie des producteurs). La Ministre est persuadée que les citoyens sont prêts à agir dans ce domaine.
Le Maire de Chamonix, Éric Fournier, a aussi parlé de la Zone à Faible Émission et de sa mise en œuvre compliquée dans une vallée qui n'est pas une agglomération. La Ministre a proposé que ses services travaillent aux côtés des collectivités sur le sujet. Il a également demandé qu'une partie du Fonds pour l'intermodalité (FDPITMA) soit dirigée vers des solutions de mobilité durables dans la vallée de l'Arve.
De nombreuses portes ont été entrouvertes lors de cette réunion qui aura duré plus de 2h. À nous, associations, citoyens, élus et services, de revenir à la charge régulièrement pour que ces solutions soient effectivement mises en œuvre.