Route forestière - entre inexactitudes et zones d'ombres

Communiqué d’une coalition d’associations et de collectifs

Dans une série de films, la Communauté de Communes du Pays du Mont-Blanc (CCPMB) continue de défendre son projet de route forestière jusqu'au col de Voza, en répétant des propos flous ou inexacts. Financés par des fonds publics, ces films ne répondent pourtant pas aux nombreuses questions posées par les citoyen.ne.s autour de ce projet.

Un projet non-démocratique

Si, pour la CCPMB, la concertation a eu lieu, les faits démontrent l'inverse. Lors de l'enquête publique, les associations ont demandé à rencontrer les maires concernés. Seules les communes de Passy, Servoz et Chamonix ont répondu positivement. Le Maire de Saint-Gervais a refusé de les recevoir ou d'organiser une réunion publique sur le projet (réponse par mail le 25 septembre 2020). La Maire des Houches a également refusé une rencontre et, fait plus grave, a exclu les citoyens des débats des Conseils municipaux du 2 octobre 2020 (tenu à huis-clos sur ce point) et du 27 novembre 2020 (sans public et sans retransmission internet). Lors de l’enquête publique, en septembre 2020, sur plus de 500 avis exprimés, 96% étaient défavorables voire hostiles au projet - ce qui n’a pas empêché le commissaire enquêteur d’y apporter un avis favorable.

L'impact sur la biodiversité ignorée

Le projet porte atteinte à la biodiversité par la construction de la route et par l'intensification de l'exploitation forestière qui va en découler. Contrairement à ce qui est annoncé par la CCPMB, la piste actuelle sera non seulement élargie mais également rallongée de 5,5 km dans la zone encore préservée de Tête Noire. Ce secteur présente une biodiversité remarquable, comme la Chevêchette d’Europe, les Chiroptères et le Pic tridactyle. Les arbres morts sont une aubaine pour plusieurs espèces, qui s'en nourrissent et/ou y logent. Par ailleurs, les scolytes (ou bostryche) sont régulés naturellement par le Pic tridactyle qui s’en nourrit abondamment. Il est donc aberrant de compromettre l’habitat de cette espèce d'oiseaux en grave danger d’extinction, et en réalité alliée de l’humain. Ce projet n’a donc pas de justification écologique viable.

 
 

La rentabilité économique inexistante

L'argument d'une exploitation forestière et d’une consommation du bois local en circuit court, auquel nous aimerions croire, est fallacieux et irréaliste. Les scieries locales ayant presque toutes disparu - il n'existe que quelques scieries de petites tailles dans la vallée de l’Arve, la dernière de taille importante est en redressement judiciaire - le bois devra donc être exporté pour être scié. Par ailleurs, le marché local du bois est en berne du fait de la propagation du scolyte. De nombreuses coupes ont été annulées à l'automne. La situation est sévère avec un taux d'invendus supérieur à 50% en Haute-Savoie pour l’ONF. Dans la CCPMB les taux d’invendus s’élèvent même à près de 70% et quasiment à 100% dans la vallée de Chamonix.

L'exploitation du massif du Prarion existe déjà et peut continuer à son rythme actuel, soutenable pour la nature et n'altérant pas des parties encore préservées du massif.

Que cache le projet de route forestière au pied du Mont-Blanc?

La réalisation de films de publicité en faveur du projet, aux frais des contribuables, ne peut masquer les faits : le manque de démocratie qui entoure ce projet, son inutilité économique et surtout, son impact sur la biodiversité dans un secteur à protéger absolument. Écologiquement catastrophique, non pertinent économiquement, on ne peut que se poser la question : qu’est-ce qui pousse la CCPMB à maintenir ce projet?

Signataires de ce communiqué

Associations départementales et régionales

> FNE Haute-Savoie
> LPO Haute-Savoie
> Mountain Wilderness France

Associations locales

> ACP (Association Citoyenne de Passy)
> ARSMB (Association pour le Respect sur site du Mont-Blanc)
> AVP (Association pour la qualité de la Vie à Passy)
> Inspire
> ProMontBlanc

Collectifs citoyens

> Collectif Béton
> Collectif de résidents de la vallée de Chamonix - à l’origine de la pétition contre le projet

Vers col de Voza.png

Démenti de FNE Haute-Savoie

Directement attaquée dans ces films, FNE Haute-Savoie a publié un démenti

Rando-photo sur les traces de la route

Jean-Baptiste nous fait nous fait découvrir en images l'impact que pourrait avoir la route forestière du col de Voza sur le massif du Prarion. Les photos parlent d’elles même.

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De violentes attaques en guise de réponse

Dans une interview donnée au Messager, le Maire de St Gervais, principal promoteur de la réalisation de la route forestière du col de Voza, s'en prend violemment aux "écolos" et en particulier à Anne Lassman-Trappier. Fidèle à lui-même, le Maire ne répond pas aux questions des associations et refuse de voir l'ampleur de l'opposition à ce projet, mais s'en prend à quelques boucs émissaires. Avec acharnement.