Bonus-Malus expérimental pour les marchandises

STOP PRESSE - De longues périodes de fermeture annoncées

Le 29 juin 2022, lors de la Conférence locale de l’air (CL'Air du Plan de Protection de l'Atmosphère), nous avons interrogé le préfet de Haute-Savoie sur la question du report modal du trafic du tunnel Mont-Blanc. Ce dernier a annoncé une période de 3 semaine de fermeture (du 17 octobre jusqu’au 7 novembre semble-t-il), puis "à partir de l’année 2023, on va sans doute s’acheminer vers des fermetures beaucoup plus longues et répétées, pendant un nombre certains d'années, pour refaire et la voûte et la chaussée". Le calendrier définitif n'est pas encore connu.

Fermeture du tunnel pour travaux

Le tunnel du Mont-Blanc doit fermer pour des travaux d’envergure. Ceci doit être l’occasion d’amorcer enfin le report vers le rail d’une partie du transport de marchandises à travers les Alpes. Le simple report des camions vers la Maurienne et Chambéry serait inacceptable.

Les associations proposent la mise en place d'un système de bonus-malus expérimental, pendant 3 ans, pour inciter les entreprises et les transporteurs à passer au ferroviaire.

 

 

Les fonds pour le malus existent déjà

Le malus existe déjà, puisqu'environ 20 millions d'euros de bénéfices du tunnel du Mont-Blanc sont versés chaque année dans le Fonds pour le développement de l’intermodalité dans le massif alpin (FDPITMA). Nul besoin d'appliquer de surtaxe pour les poids lourds.

Un bonus pour l'utilisation du rail

Une partie de ces fonds pourraient être reversé aux entreprises et transporteurs qui choisiront le rail, quelle que soit la solution préconisée (fret classique, combiné, autoroute ferroviaire). Le bonus devra être assez incitatif pour pousser certaines entreprises à favoriser l'utilisation du rail pour franchir les Alpes. Le ferroviaire est un mode de transport particulièrement pertinent pour les longues distances et peut faire économiser d'importantes émissions de polluants de l'air et de gaz à effet de serre. De plus, avec la pénurie de chauffeurs routiers pour les longs trajets, cette solution pourrait être intéressante pour les transporteurs.

 


 

Des capacités ferroviaires sous-exploitées

L'idée est de créer une demande nouvelle pour le ferroviaire à travers les Alpes. Le trafic est tombé à environ 3 millions de tonnes (Mt) de marchandises par an, par rapport à 10 Mt il y a 20 ans, sur la ligne ferroviaire existante du Mont Cenis. Il doit donc être possible d’offrir des capacités supplémentaires aux candidats au report modal.

Une tonne de marchandises transportée par le train plutôt que par la route équivaut à 6 fois moins d’énergie consommée, 8 fois moins d’émissions de particules nocives et 9 fois moins d’émissions de CO2. Des gains non-négligeables pour la santé et le climat.