NOUVEAUX DIESELS, NOUVEAU SCANDALE SANITAIRE

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Les émissions explosent lors du nettoyage des filtres à particules

De nouveaux tests, réalisés sur des modèles diesel parmi les plus vendus, ont mesuré des émissions de particules jusqu’à 1 000 fois au-dessus de la normale. Ces pics de particules ont lieu lors des phases de régénération des filtres à particules des voitures diesel. Le nettoyage automatique d'un filtre, indispensable pour éviter son encrassement, a lieu tous les 500 km environ et peut se produire en ville et durer pendant 15 km.

Dans l'angle mort des tests d'homologation

Les émissions liées à la régénération des filtres ne sont pourtant pas prises en compte par les tests d’homologation. En Europe, plus de 45 millions de voitures diesel sont équipées de ces filtres, provoquant ainsi un total de 1,3 milliard de régénérations par an. Par conséquent, ce sont 60 à 99% des émissions de particules réglementées qui sont en réalité ignorées par les tests officiels. "On épargne les constructeurs mais ce sont nos poumons qui en payent le prix aujourd’hui. L’industrie automobile doit rendre ses voitures propres si elle veut pouvoir continuer à les vendre" pour Anna Krajinska, ingénieure émissions chez T&E.

 
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Des particules ultrafines et ultra néfastes

Le point le plus inquiétant révélé par ces tests est que ce sont les particules ultrafines (beaucoup plus petites que les PM2,5) et non-réglementées (les particules en nombre PN) qui augmentent le plus pendant les phases de régénération. Or, les particules ultrafines sont les plus néfastes pour la santé humaine : elles pénètrent profondément dans le corps humain, traversent la barrière sanguine et se retrouvent dans les organes. Elles sont associées au cancer du cerveau et sont un facteur de risque pour la maladie d'Alzheimer. 

L'AdBlue générateur de particules secondaires

Les deux modèles testés sont homologués selon la norme Euro 6d-temp, la plus stricte et la plus récente. La bonne nouvelle est que ces véhicules respectent les limites légales d’émissions de dioxyde d'azote (NO2). Par contre l'étude de T&E a mesuré que les rejets de gaz ammoniac (NH3), liés au système de dépollution à l'AdBlue, sont loin d'être négligeables et provoquent d'autres pollutions. Ainsi, 1 µg d'ammoniac génère 1 µg de particules secondaires PM2,5. Pour Jean Thévenon, spécialiste du suivi des tests chez France Nature Environnement : "la dépollution du diesel apparaît de plus en plus comme un mythe technique…".